La Maison de la Recherche de l’Université Toulouse – Jean Jaurès a accueilli une nouvelle édition des Journées Scientifiques TIRIS les 13 et 14 novembre 2025. De nombreuses équipes de recherche, enseignants-chercheurs, doctorants, personnels et porteurs de projets lauréats TIRIS étaient réunis, tous issus des établissements de la Communauté d’universités et établissements de Toulouse. Deux journées qui ont permis à la communauté scientifique toulousaine de réfléchir ensemble à la manière de renforcer les liens entre Recherche, Formation, Innovation et Sciences & Société.

Ateliers du futur : vers une nouvelle étape de réflexion collective
La première matinée a été consacrée aux Ateliers du futur, un dispositif participatif qui s’appuie sur la méthodologie de la littératie des futurs (UNESCO).
Les nombreux ateliers menés au cours de l’année 2025 par le Laboratoire à idées de TIRIS, permettent de faire émerger des questionnements collectifs sur les avenirs possibles de l’université.
Les nombreuses questions et pistes de réflexion exprimées cette année serviront de base à la Phase 3, qui débutera en 2026, avec la constitution de trois groupes de réflexion thématiques inspirés des conventions citoyennes.
Objectif : transformer les questionnements émergents en orientations concrètes pour l’évolution du site universitaire toulousain.
Des projets qui incarnent la transversalité sur le terrain
Au fil des deux journées, plusieurs porteurs de projets soutenus par TIRIS ont partagé leur expérience de l’interdisciplinarité et de la coopération inter-établissements — qu’il s’agisse de projets de formation, de recherche, d’innovation à impact sociétal, ou de co-recherche avec la société.

L’interdisciplinarité qui bouscule… et stimule
Pour les responsables du Minor Program GEPABA (Gestion Durable du Patrimoine Bâti), conçu entre plusieurs établissements, la transversalité est à la fois un défi organisationnel et une source de plaisir scientifique :
« C’est la première fois que nous sommes autant accompagnés pour travailler entre différents établissements sur de la formation. C’est complexe, parfois une vraie usine à gaz… mais c’est jubilatoire intellectuellement. »
« Les étudiants valorisent leur certification interdisciplinaire, avec une ligne supplémentaire sur leur CV : cela prouve une ouverture d’esprit réelle. »
Cet enthousiasme pour le décloisonnement s’est également exprimé dans différents projets de recherche.
SILENCE est un projet interdisciplinaire qui explore et recompose les paysages sonores terrestres et extraterrestres, pour mieux comprendre l’acoustique en environnements extrêmes, mais aussi de sensibiliser à la singularité et à la fragilité du paysage sonore terrestre. Les porteurs du projet ont ainsi raconté comment le financement leur a permis d’explorer des objets et terrains inattendus :
« Appliquer des techniques acoustiques à des objets très différents nous a amenés beaucoup plus loin que prévu… au point d’imaginer, ensemble, un institut pluridisciplinaire des sciences du son. »
Avec déjà 20 laboratoires mobilisés, l’initiative ouvre la voie à un réseau structurant pour le site universitaire toulousain.

La co-recherche comme moteur de transformation
ECO est un projet de co-recherche qui vise à revitaliser le siular d’Aas, une forme sifflée de l’occitan, en explorant ses liens avec le corps, le paysage sonore et le territoire afin de redonner vie à ce patrimoine immatériel. Ce projet, impliquant une structure associative, illustre parfaitement la manière dont l’interdisciplinarité peut naître de la relation avec la société :
« La co-recherche est vraiment notre point de départ. La question scientifique se construit ensemble, avec nos partenaires, sans hiérarchie. »
« L’interdisciplinarité émerge de fait, notre projet intéresse des chercheurs spécialistes de différentes disciplines. Nous restons ouverts à de nouvelles collaborations. »
Travailler ensemble pour rester pertinents
Plusieurs porteurs ont insisté sur l’importance de maintenir des collectifs interdisciplinaires, notamment sur les questions de transition écologique ou d’économie circulaire, pour lesquelles les approches disciplinaires sont souvent largement insuffisantes.
Comme le résume les porteurs du projet MUTTEC (Mutation économique, Transition Écologique et Économie Circulaire) :
« Sur un sujet comme l’économie circulaire, personne ne peut avancer seul. Il faut rester alignés, solidaires, résilients, et résister ensemble face aux obstacles.»
La circularité comme méthode
Enfin, le Défi clé OCTAAVE a souligné comment une même thématique peut irriguer la formation, la recherche et les liens avec les acteurs socio-économiques :
« Nous avons mis en place des innovations pour favoriser l’interconnaissance, et ainsi faire émerger l’interdisciplinarité. »
« Chaque action doit être arborescente : elle doit irriguer les autres. C’est cela, la circularité. »
« Les étudiants, par leurs stages et leurs projets menés sur le terrain, alimentent la recherche. Et la recherche revient dans la formation et l’innovation. »

Une deuxième journée consacrée à l’opérationnalisation de la transversalité
La journée du 14 novembre a permis de présenter des projets emblématiques de cette logique de transversalité — parmi lesquels Co-cultures, MUTTEC / Économie circulaire, Défi clé OCTAAVE et EUR CARe — avant une table ronde consacrée à la question centrale : Comment faciliter les circularités entre Recherche, Formation, Innovation et interface avec la Société ?
Les échanges ont mis en avant plusieurs leviers partagés :
- Mieux connecter les initiatives existantes,
- Encourager la mobilisation de plusieurs établissements autour d’un même thème,
- Soutenir les dynamiques collectives sur le long terme,
- Créer des espaces où les disciplines se rencontrent réellement.
L’après-midi a prolongé cette réflexion grâce à un atelier collaboratif, visant à échanger à partir des constats partagés durant les journées TIRIS, et à mettre en avant les principaux freins et leviers à mise en œuvre de la transversalité.
Un moment clé pour la dynamique de site
Ces Journées Scientifiques TIRIS ont offert un espace unique pour :
- Faire dialoguer les disciplines scientifiques,
- Décloisonner les écosystèmes,
- Mettre en lumière les initiatives innovantes,
- Et imaginer de nouvelles connexions entre recherche, formation, innovation et société.
Merci à l’ensemble des intervenants, participants, équipes de soutien et responsables de projets pour ces deux jours d’échanges riches, exigeants et inspirants.
